Ne me demandez pas d’où vient ce texte. Je n’en sais rien. Il s’est écrit pendant une séance d’auto-hypnose, en utilisant un des exercices proposés dans l’atelier créatif.
Dans ma vie d’avant, j’étais chasseur de baleines,
Raté par une balle,
Tombé sous les baïonnettes des soldats de Napoléon,
Dans un costume rouge anglais,
Et les chevaux criaient en se ruant sur moi
Le corps plein d’effroi
Dans la neige de Londres
Je ressentis soudain un coup sur la mâchoire
Et criai aux éclats
Les spasmes dans les yeux,
Et le cœur joyeux,
J’explosai de rire
Et foulant enfin le sol de la mer
J’étais une petite fille nageant dans l’océan.
On a tous déjà vécu
Des vies comme des soleils éteints,
Dont il ne reste plus rien.
Qui donc alors s’en souvient ?
Les anciens par prudence,
Ont ordonné le silence
Et le silence a obéi
Quand la lumière jaillira,
Les particules réuniront
La matière en diffraction,
Qui erre comme poussière au vent,
Et nous ouvrirons le jour
Les fantômes de la nuit,
Les astres bleus et les gouttes des océans attendent.
Les épaves des bateaux, les rochers, les sels minéraux, la mousse, la terre, le humus, et les oiseaux du ciel, aussi. Attendent.
Comme L’air, la terre et les couches de l’atmosphère.
Tous attendent
Qu’un dernier petit homme
au seuil de sa vie, enfin, leur ouvre les bras,
Et seulement alors, pourra se lever le jour
Ou Dieu se réunira,
Pour se rendre compte, lui aussi qu’il est seul,
Et que d’autres, ailleurs l’attendent,
Et le temps dans cet autre temps, est bien différent.
Une seconde contient en elle des milliers de nuits, de vies, d’horizons, de places, et d’oripeaux de verre.
Les couleurs de l’arc en ciel, le relief, le temps
Les points, les cercles, les boules, ne sont rien.
C’est un autre format de matière, qui ne circule ni à l’endroit ni à l’envers.
Les souvenirs y ont lieu avant leurs évènements.
Ils sont la matière qui fabrique la matière,
Et les auteurs de leurs auteurs.
C’est un drôle d’univers que celui-là.
Nous y étions. Nous en sommes partis, et nous y retournerons.
Sans plus attendre.
Et cette fois, pour que la leçon ne se répète pas,
Pour faire ce que nous avons à y faire,
Sans oublier ce que nous avons fait avant,
Il nous faudra cueillir les souvenirs
Qui nous ont crées
Et en faire une matière aussi.
Qui cette fois sera partagée.
Et basta.
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